9/2/2018 Comment les nouvelles entreprises en Afrique centrale peuvent augmenter leurs chances d’obtenir un financementRead NowLes défis auxquels font face les entrepreneurs en Afrique Centrale ont été décrits d’une manière saisissante dans un article récent du journal Iwacu (ici). Bien que les entrepreneurs interviewés soient burundais, des problèmes similaires se produisent au-delà de la frontière en République Démocratique du Congo (RDC). Les défis décrits sont le manque de clients, le manque de soutien public aux nouveaux entrepreneurs, le nombre des documents requis pour soumissionner pour les marchés publics, et surtout, la manque de financement. Voici les mots d’un des entrepreneurs interviewés:
« Créée depuis deux ans, Edaco, une entreprise spécialisée dans l’architecture et la construction, est presque « fictive ». Elle n’a pas d’adresse physique… elle n’a engagé personne. Prechore Nsabiyaremye, directeur général de cette entreprise,… a été désillusionné. « J’avais créé cette entreprise pour concourir pour les marchés publics.» Objectif qu’il n’a pas encore atteint. Sa société ne peut pas soumissionner pour les marchés publics en tant qu’entreprise. Elle n’a pas de garanties financières suffisantes et de l’expérience. Là où le bât blesse, regrette-t-il, aucune institution financière n’accepte d’accorder des crédits aux entreprises naissantes à défaut des hypothèques. Depuis 2016, il n’a gagné aucun marché. » Source: http://www.iwacu-burundi.org/des-entreprises-et-emplois-fictifs Les investisseurs potentiels peuvent avoir plusieurs inquiétudes qui les rendent réticents à investir dans le projet d’un entrepreneur [1]. Une inquiétude est que les retours sur investissement seront probablement très incertains, de sorte qu’il est difficile d’évaluer l’investissement. Une autre inquiétude est que les investisseurs savent probablement moins que l’entrepreneur sur le projet planifié, de sorte que l’entrepreneur pourrait agir secrètement contre les intérêts des investisseurs. Les inquiétudes quant aux informations limitées sur le projet et à l’activité anti-investisseuse peuvent être particulièrement aigus en RDC, ou il est souvent difficile de recueillir des informations sur les entreprises ou du comportement d’entrepreneurs. Aussi, il sera souvent difficile pour les investisseurs de s’assurer en droit que les entrepreneurs n’agissent pas contre les intérêts des investisseurs, en raison des difficultés d’accès et d’application juridiques. Les investisseurs potentiels fournissent plus probablement du financement si leurs inquiétudes sont calmées. L’entrepreneur peut aider de calmer leurs inquiétudes en faisant plusieurs choses. L’entrepreneur peut commencer en donnant plus d’informations sur les projets aux investisseurs. Les informations pourraient être un plan d’affaires ou des informations financières et organisationnelles détaillées. De telles informations pourraient être diffusées initialement ou pendant la durée du projet, peut-être avec d’investissement supplémentaire déclenché si les informations sont bien. Aussi, l’entrepreneur pourrait donner des preuves de ses succès passés ou de ses compétences en matière de gestion de l’entreprise, ainsi que des compétences et aptitudes d’autres gens et organisations liées à l’entreprise. De plus, l’entrepreneur pourrait chercher du financement auprès des investisseurs avec lesquels il a travaillé dans le passé, ou avec lesquels il a des liens sociaux, puisque de tels investisseurs probablement en savent plus sur l’entrepreneur, et ses compétences et ses idées. Une problème avec la divulgation d’informations sur le projet est que les investisseurs pourraient utiliser les informations pour entreprendre le projet sans l’entrepreneur. Cependant, si le projet est petit, a un rentabilité faible ou modérée, ou est difficile à appliquer, les chances que les investisseurs agissent seuls sont réduites comme ils ont moins de incitations à entreprendre le projet. Aussi, l’entrepreneur pourrait éviter divulguer des informations détaillées sur le façon de gérer le projet, au moins avant son début. Aussi, l’entrepreneur pourrait donner aux investisseurs potentiels plus de contrôle sur l’utilisation de leurs fonds, s’ils choisissent de financer le projet. Si les investisseurs ont plus de contrôle, l’entrepreneur ne peut pas facilement agir contre leurs intérêts. L’entrepreneur pourrait inviter les investisseurs à participer à la gestion du projet, peut-être comme administrateurs non exécutifs. Les investisseurs ne seront probablement intéressés dans la participation que si le projet est assez grand. L’entrepreneur pourrait aussi donner aux investisseurs le contrôle de certaines activités commerciales telles que la vente d’actifs qui pourraient enrichir l’entrepreneur au détriment des investisseurs. De plus, l’entrepreneur pourrait accepter de ne pas faire certaines choses, telles que vendre d‘actifs ou développer vite de l’entreprise. Il y a des problèmes avec le transfert de contrôle aux investisseurs. Un problème est que l’entrepreneur pourrait être laissé avec un rôle réduit dans l’entreprise, même s’il est susceptible d’être le partisan le mieux informé et le plus engagé. Un autre problème est qu’il peut être difficile ou coûteux de appliquer juriquement le transfert de contrôle, particulièrement en RDC où le gouvernement a une juridiction limitée sur une partie du pays. La réputation et l’expérience d’un entrepreneur sont probablement importantes pour montrer les investisseurs que l’on puisse lui faire confiance pour faire ce qu’il dit. Aussi, l’entrepreneur pourrait aider à calmer les inquiétudes des investisseurs en réduisant l’exposition au risque. Si les investisseurs sont moins exposés au risque, les inquiétudes à l’égard des informations limitées du projet et l’activité contra-investisseur peuvent être moins importantes pour eux quand ils décident s’ils financent le projet. L’entrepreneur pourrait offrir les investisseurs plus de protection contre le risque. Un type de la protection est le remboursement garanti des fonds avant que les autres créanciers soient payés, si l’entreprise ferme. Un autre type de protection est le transfert de propriété aux investisseurs si les cibles de rendement ne sont pas atteintes. Encore une autre type de protection est le remboursement des fonds avec un montant supplémentaire fixe après une certaine période – en d’autres termes, la financement par emprunt, plutôt que par actions ou quelque chose d’autre qui paie un montant lié aux bénéfices. Il y a des problèmes de réduction des risques des investisseurs, tant pour les entrepreneurs que pour les investisseurs. Un problème est que si les investisseurs reçoivent une protection large, toute utilisation de leurs fonds qui menace la protection ne convient plus, de sort que les fonds ne peuvent pas être utilisés pour nombreux objectifs commerciaux. Un deuxième problème est qu’il est impossible d’anticiper toutes les menaces potentielles aux fonds des investisseurs, de sort que les investisseurs seront toujours exposés à un certain risque même s’ils bénéficient d’une protection. Un troisième problème est qu’il peut être difficile d'imposer légalement la protection promise ou écrite dans un contrat. Un quatrième problème est que si le financement par emprunt est utilisé, les investisseurs peuvent être toujours exposés au risque. L’entrepreneur recevra le bénéfice ou la perte de l’entreprise après la remboursement de la dette. Si la perte potentielle de l’entrepreneur est limitée (par exemple, si sa entreprise a une responsabilité limitée), il peut choisir des stratégies qui accroissent le bénéfice ou la perte attendu, mais diminuent les chances de rembourser sa dette. Le risque que confronte les investisseurs aurait une forme différente, mais y resterait toujours. Le tableau 1 précise les actions qu’un entrepreneur peut entreprendre pour augmenter les chances d’obtenir un financement, triés en fonction de leur but. Un entrepreneur qui entreprend ces actions n’est pas sûr d’obtenir des fonds, mais c’est plus probable. Tableau 1: Actions qu’un entrepreneur peut entreprendre pour accroître les chances d’obtenir un financement But : Réduire l’incertitude des investisseurs 1. Donner des informations sur le projet aux investisseurs, soit initialement, soit pendant la durée du projet 2. Donner des informations sur les compétences et l’expérience de l’entrepreneur dans le gestion d’une entreprise 3. Travailler avec des investisseurs qui ont travaillés avec l’entrepreneur dans le passé 4. Travailler avec des investisseurs qui ont des liens sociaux a l’entrepreneur But : Réduire les inquiétudes des investisseurs quant à l’activité contre leurs intérêts 1. Inviter les investisseurs à participer à la gestion du projet 2. Donner aux investisseurs le contrôle des activités commerciaux qui peuvent être contre les intérêts des investisseurs 3. Accepter de ne pas faire des activités commerciales spécifiques contre les intérêts des investisseurs But : Réduire l’exposure des investisseurs au risque 1. Garantir que les investisseurs seront remboursés avant les autres créanciers, si l’entreprise ferme 2. Garantir de transférer de propriété aux investisseurs si les cibles de rendement ne sont pas atteintes 3. Demander un financement par emprunt, plutôt qu’un financement par actions (cette action modifie la forme du risque de l’investisseur, plutôt que de l’enlever) Notes: [1]. L’analyse ici suit le livre Shane, 2003, « A General Theory of Entrepreneurship », chapitre « Resource Acquisition »
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Le blog et le site sont écrits par James Waters. Il est économiste britannique. Archives
September 2022
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